OFI AM devra passer à la vitesse supérieure pour atteindre les 100 milliards d'encours en 2020

La filiale de la Macif et de la Matmut mise notamment sur le développement de son offre auprès des particuliers.

A l'issue de la première année de mise en oeuvre de son plan stratégique OFI 2020, l'évidence s'impose : la filiale de la Macif et de la Matmut va devoir accélérer. Son objectif est en effet d'atteindre les 100 milliards d'euros d'encours en 2020. « Ce chiffre ne sort pas de nulle part, explique Jean-Pierre Grimaud, directeur général d'OFI AM. Ce seuil nous permettrait d'atteindre un certain niveau de rentabilité au regard de nos expertises. » Or, entre fin 2015 et fin 2016, les encours gérés par la OFI AM sont passés de 65 à 68 milliards. Une progression très honorable mais, à ce rythme, les 100 milliards ne risquent pas d'être atteints dans quatre ans.
 
Le groupe n'est pourtant pas resté immobile ces dernières années. Essentiellement présent sur le segment des institutionnels, OFI AM a notamment cherché des relais de croissance en développant sa présence sur le non-coté. Infra Via (infrastructures) a été créé en 2008 - OFI AM est devenu minoritaire fin 2014 -, Zencap AM (dette privée non cotée) en 2011, Swen Capital Partners (multigestion responsable en non coté) en 2015 et OFI Pierre (immobilier) en 2016. « Cette nouvelle filiale agréée mi-décembre par l'AMF lancera un premier fonds dans les prochains mois et ambitionne de gérer 1 milliard d'euros d'ici à 2020. » L'année dernière, le non- coté a ainsi représenté la moitié des 2,4 milliards d'euros de collecte nette du groupe.

Virage stratégique

OFI AM s'est également employé à déployer son offre ISR. « Notre actionnariat est ancré dans l'économie sociale et solidaire, et nous voulons devenir le gérant de référence de la finance responsable. »

Reste maintenant à passer à la vitesse supérieure. Pour doper sa croissance organique, OFI AM mise sur le segment des particuliers. Un véritable virage stratégique. Le marché institutionnel stagne. Celui des particuliers présente plus de potentiel. « Nous allons promouvoir nos fonds et nos solutions auprès des réseaux de nos actionnaires mutualistes afin qu'ils puissent être intégrés dans les contrats d'assurance-vie en unités de compte. » Et maintenant que la gamme dédiée aux particuliers a été définie, OFI AM ne s'interdit pas d'aller chercher d'autres réseaux de distribution. Côté clientèle patrimoniale, l'idée est, entre autres, de « développer l'offre d'OFI gestion privée pour servir la clientèle patrimoniale des réseaux Macif et Matmut ».

Sur la clientèle des particuliers, les objectifs ne sont pas encore quantifiés, mais l'objectif serait de « passer de l'epsilonesque au visible », autrement dit de l'ordre de 5 % des encours sous gestion. Des discussions avec des sociétés de gestion privée et des réseaux de distribution sont déjà en cours.

Les marchés limitrophes

Autre voie : le développement à l'international. « Nous allons définir une véritable stratégie de développement, en nous intéressant d'abord aux marchés limitrophes comme le Benelux, la Suisse, l'Allemagne ainsi qu'au Portugal, où nous sommes déjà présents. » La croissance organique risquant de ne pas suffire pour atteindre le rythme de croissance visé, OFI AM n'exclut pas de réaliser quelques acquisitions, que ce soit pour son développement international, sa présence auprès des particuliers ou de nouvelles expertises de gestion. La société n'a pas de filiale spécialisée dans le « private equity » en direct, par exemple. « Il faut toutefois qu'il y ait une volonté partagée de nos actionnaires d'aller dans ce sens », souligne Jean-Pierre Grimaud.


Les Echos le 7 février 2017



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